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Mélodies Belges

Présentation

Julie Gebhart - Soprano
François Henry - Pianiste

 

Le répertoire de mélodie comme genre noble succède à celui de romance de salon du tournant du XIXe siècle. Alors que le répertoire germanique s’est doté déjà d’importants chefs d’œuvre à partir du dernier tiers du XVIIIe siècle, avec des Lieder de Haydn ou Zelter, suivis de Schubert puis Schumann entre autres, la mélodie française connait son premier développement dans les années 1840, avec notamment des compositeurs comme Gounod ou Berlioz. Elle voit éclore alors un lien plus étroit entre un poème et sa traduction musicale, et un rôle de l’accompagnement plus travaillé et expressif. Des collaborations vont naître également entre des auteurs et des musiciens, comme par exemple Théophile Gautier, qui va multiplier ses échanges avec les musiciens de son temps.

Le répertoire de mélodie française va connaître ses premières lettres de noblesse avec le mouvement des poètes parnassiens et les poèmes de Verlaine, qui vont trouver leur écho musical dans une multitude de mélodies de compositeurs de premier plan comme Fauré, Duparc, Chausson, Bizet ou Debussy. Un genre parallèle à celui du Lied trouve ainsi son sillon, d’une expressivité plus retenue mais toute en nuances subtiles.

Les poètes et compositeurs belges vont également s’inscrire dans le même sillage, formant un corpus également riche mais encore largement méconnu, avec un grand nombre de mélodies encore inédites. C’est en ce sens que nous souhaitons remettre à l’honneur ce legs précieux.

La quasi totalité des mélodies exploitent des poèmes en français, voire en allemand pour quelques-uns. Beaucoup de poètes sont français (Gautier, Baudelaire, Hugo, Verlaine, etc.), mais on trouve aussi poètes belges (comme von Hanselt, Verhaeren ou Maeterlinck).

Parmi les compositeurs que nous vous présentons, beaucoup ont remporté le 1er grand prix de Rome belge (Etienne Soubre en 1841, Jean-Théodore Radoux en 1859, Gustave Huberti en 1865, Martin Lunssens en 1895, Joseph Jongen en 1897, son frère Léon Jongen en 1813, et enfin Jules Toussaint de Sutter en 1919). Certains ont eu aussi des fonctions officielles importantes en tant que directeurs de Conservatoires royaux où ils ont laissé une forte empreinte (Joseph puis Léon Jongen pour Bruxelles, Lunssens pour Gand, Soubre et Radoux pour Liège). Edmond Michotte, qui était bibliothèque du Conservatoire de Bruxelles, y a rassemblé un fonds important issu de bibliothèque privée de Rossini.

La plupart des compositeurs belges les plus célèbres comme Franck, Lekeu ou Vieuxtemps ont également composé des mélodies, cette partie de leur œuvre restant cela dit encore assez largement méconnu.

Les mélodies interprétées, réunies autour des thématiques récurrentes de la Nature et le l’Amour, se concentrent sur la période allant de l’éclosion de la mélodie belge (en commençant par celles de Soubre et Vieuxtemps, encore proches de la romance, puis celles de Radoux, souvent empruntes d’un aspect opératique voire comique) jusqu’à la première guerre mondiale. Deux pièces pour piano seul viendront également compléter ce panorama.

Nous espérons que nos découvertes représenteront également de belles surprises pour votre curiosité !

 

Proposition de programme 

 

(avec durée approximative de 1h15, incluant une présentation orale des œuvres)

 

 

Première partie : Evocations de la Nature 

 

 

Nature printanière

 

- Théodore Radoux (1835-1911) : A une fleur (Alfred Musset) (1875)

- Armand Bernaert (1888 - 1950) : Avril (Jean Terhell) (1920)

- Léon Jongen (1884-1969) : Epigramme (Henri de Régnier) (1913)
- Henri Vieuxtemps (1820-1881) : Von den Engeln und Störchen (Les angelots et les cigognes) (Joseph von Eichendorf) (ca. 1835)

- Lodewik Mortelmans (1868-1952) : Pastorale, pour piano solo (1919)

- Henri Vieuxtemps (1820-1881) : Le Papillon (Alphonse de Lamartine) (1837)

 

Evocations nocturnes 

 

- Etienne Soubre (1813-1871) : Etoile cachée (André Van Hasselt)

- Léon Jongen (1884-1869) : Eventail (Edmond Haraucourt) (1910)

- César Franck (1822-1890) : Nocturne (Louis de Fourcaud) (1884)

- Martin Lunssens (1871-1944) : A une étoile (Alfred Musset) (1891)

- Guillaume Lekeu (1870-1894) : Ronde (Guillaume Lekeu) (1892)

 

 

Seconde partie : Evocations d’Amour

 

 

Solitude 

 

- César Franck (1822-1890) : Le Vase brisé (Sully Prudhomme) (1879)

- Etienne Soubre (1813-1871) : Rappelle-toi (Alfred Musset) (1853)

- Edmond Michotte (1831-1914) : Chant d’amour 2 – Dernier vœu (Alphonse de Lamartine) (1864)

- Martin Lunssens (1871-1944) : Prière (Sully Prudhomme) (ca. 1892)

 

 

Amour partagé

 

- Joseph Jongen (1873-1953) : Sérénade op. 19 pour piano solo (1905)

- Théodore Radoux (1835-1911) : Aimons-nous follement (Arsène Houssaye) (1875)

- Henry-George d’Hoedt (1885-1936) : Pantomime (Paul Verlaine)

- Georges Antoine (1892-1918) : Clair de lune (Paul Verlaine) (ca. 1916)

- Jules-Toussaint De Sutter (1889-1959) : Colombine (Paul Verlaine) (1927)

- Martin Lunssens (1871-1944) : Chanson (Bonjour Suzon) (Alfred Musset) (ca. 1902)

- Martin Lunssens (1871-1944) : Si mes vers avaient des ailes (Victor Hugo) (1902)

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